Cabu: Mano Solo, c'Ă©tait "la provocation". Le dessinateur Cabu, pĂšre du chanteur Mano Solo, parle de son fils 10 jours aprĂšs son dĂ©cĂšs. "J’étais le mur sur lequel il
Fin connaisseur de Sacha Guitry, le journaliste Christophe Barbier vient de faire paraĂźtre un ouvrage sous forme de dictionnaire thĂ©matique intitulĂ© Le Monde selon Sacha Guitry. À partir d’un florilĂšge intelligemment commentĂ©, l’auteur d’aujourd’hui nous donne Ă  goĂ»ter la lĂ©gĂšretĂ© du dramaturge d’hier, le parti pris du rire et du comique, contre celui du tragique et de la gravitĂ©. Chacun connaĂźt le Christophe Barbier ancien directeur de la rĂ©daction de L’Express et habituĂ© des plateaux de tĂ©lĂ©vision, notamment de celui de l’émission politique “C’est dans l’air” Michel Houellebecq l’a mĂȘme fait apparaĂźtre, entourĂ© de sa cĂ©lĂšbre Ă©charpe, dans son prĂ©cĂ©dent roman Soumission. Mais l’homme est aussi un connaisseur et un praticien » du théùtre auteur d’un Dictionnaire amoureux du théùtre Plon, 2015, il est Ă©galement acteur, ayant jouĂ© notamment dans plusieurs piĂšces de Sacha Guitry, et metteur en scĂšne, en particulier au sein du théùtre de l’Archicube dont la troupe est composĂ©e d’élĂšves et d’anciens Ă©lĂšves comme lui de l’École normale supĂ©rieure. Christophe Barbier connaĂźt parfaitement l’Ɠuvre prolifique de Sacha Guitry 1885-1957 son dictionnaire thĂ©matique nous montre celui-ci qui se voulait auteur plus qu’acteur aux prises avec ses obsessions qui tournent » souvent autour des femmes qui furent la grande affaire de sa vie et de son Ɠuvre le diable, le lit, le cƓur, le mensonge, la jalousie, les cocus, le portefeuille
, avec ses acteurs et ses compagnons les comĂ©diens, les domestiques, le tĂ©lĂ©phone, la montre, mais aussi avec ses ignorances la politique ! et ses craintes la mort, dont il ne peut d’ailleurs s’empĂȘcher de faire des bons mots. Car voilĂ  finalement ce qui frappe, Ă  la lecture de ce florilĂšge intelligemment et non complaisamment commentĂ©, C. Barbier n’hĂ©sitant pas Ă  critiquer certains mauvais choix de l’auteur le théùtre de Sacha Guitry a la lĂ©gĂšretĂ©, et parfois la vanitĂ©, du bon mot, celui que l’on prĂ©pare pour briller dans les dĂźners en ville plutĂŽt que dans les apĂ©ritifs en zone pĂ©riurbaine, celui qui prend le parti d’en rire, le parti du comique et de la lĂ©gĂšretĂ©, parfois de la superficialitĂ©, contre celui du tragique et de la gravitĂ©. Le livre de C. Barbier restitue fidĂšlement ce qui fait l’attrait, et la limite, de ce théùtre théùtre lĂ©ger, prĂ©fĂ©rant les affaires sentimentales aux sujets sociaux et politiques, et mĂȘme voyant les seconds Ă  travers le prisme dĂ©formant des premiers. Théùtre finalement drĂŽle et sans prĂ©tention ce qui peut ĂȘtre une qualitĂ© comme un dĂ©faut, dĂ©libĂ©rĂ©ment Ă©loignĂ© du théùtre sĂ©rieux ». On prĂȘte ainsi Ă  Guitry ce bon mot au soir de la premiĂšre du Soulier de satin, ample, ambitieuse et longue piĂšce s’il en est Heureusement qu’il n’y avait pas la paire
 » Auteur plus qu’acteur, apĂŽtre du mensonge et fils Ă©ternel Bien qu’il ait jouĂ© ses piĂšces pendant prĂšs de cinquante ans, faisant ses adieux Ă  la scĂšne le 13 dĂ©cembre 1953, Sacha Guitry ne s’est jamais considĂ©rĂ© comme un acteur mais comme un auteur qui joue ses piĂšces », estimant qu’il pouvait trĂšs bien les jouer ». Mais prĂ©cisant aussitĂŽt Je ne dis pas “les jouer trĂšs bien”, je dis “trĂšs bien les jouer” ». Si Sacha Guitry ne s’est pas prĂ©tendu acteur ou comĂ©dien, c’est sans doute qu’il avait une haute et presque aristocratique idĂ©e de leur art. Pour lui, comĂ©dien n’est pas un mĂ©tier mais un don, un instinct On ne peut pas devenir un bon comĂ©dien Ă  force de travail, d’intelligence et de volontĂ©. On peut jouer la comĂ©die sans aucun don, mais on la joue mal. On fait mal semblant. Or, savoir faire semblant, cela ne s’apprend pas ». Et, bien que son théùtre soit, extĂ©rieurement du moins, lĂ©ger et distrayant, Guitry prĂȘte ce dialogue aux personnages de sa piĂšce On ne joue pas pour s’amuser Françoise. – 
 Pour lui, le Théùtre, ça s’écrit avec un T majuscule – et c’est le contraire d’une distraction. Fernand. – C’est presque un sacerdoce. Michel. – Oh ! Fernand. – “Sacerdoce” vous choque ? Michel. – Non, mais “presque” me blesse. Fernand. – Oui, c’est une passion. Michel. – Dites mĂȘme une maladie, si cela vous fait plaisir, dont je suis incurable. Le Théùtre et l’Amour se partagent ma vie – et d’ailleurs Ă  mes yeux l’un ne va pas sans l’autre. » VoilĂ  Ă  quelle hauteur, et Ă  quelle profondeur, Sacha Guitry place le théùtre. Il le dĂ©crit en quelque sorte comme un art du mensonge, un art du paraĂźtre plus vrai que nature Jouer la comĂ©die, c’est mentir avec l’intention de tromper
 Le bon acteur doit dire mieux “Je t’aime !” – Ă  une actrice qu’il n’aime pas, qu’à l’actrice qu’il aime
 Le fin du fin, c’est paraĂźtre amoureux d’une actrice qu’on aime – et c’est manger d’un vrai poulet en faisant croire qu’il est en carton ». Et seule sait ainsi mentir celle ou celui qui a reçu Ă  la naissance ce gĂ©nie du mensonge et du paraĂźtre, cette “possibilitĂ©â€ prodigieuse
 qui consiste Ă  faire partager Ă  des gens qu’on ignore des sentiments divers que l’on n’éprouve pas ». On est donc acteur comme on est prince, de naissance ». C’est un don et c’est un plaisir car mentir est une des plus grandes voluptĂ©s de la vie ! C’est une joie
 qui n’est limitĂ©e que par la crĂ©dulitĂ© des autres
 tu vois jusqu’oĂč ça peut aller ! » Mon pĂšre avait raison. Ce don, ce sont les femmes qui, selon Guitry, l’ont le plus en abondance et c’est pourquoi l’adultĂšre dont elles sont responsables, et le mensonge qui le rend possible et l’accompagne toujours, est pour l’auteur une sorte d’Ɠuvre d’art ou de piĂšce de théùtre en soi, au point que le mari trompĂ©, conscient des mensonges de sa femme, concĂšde qu’elle est banale » lorsqu’elle dit la vĂ©ritĂ©, la consolant immĂ©diatement Ne t’inquiĂšte pas, va, tu la dis si rarement » N’écoutez pas, Mesdames !. Tout ce qui est occasion de mensonge est aliment et dĂ©ploiement de théùtre. DerriĂšre la lĂ©gĂšretĂ© des thĂšmes se cache donc une thĂ©orie du théùtre qui fait la part belle aux comĂ©diens, magnifie mĂȘme leur art. Peut-ĂȘtre faut-il voir aussi dans cet hommage celui d’un homme Ă  son pĂšre car celui-ci, Lucien Guitry, fut un immense acteur, dominant la scĂšne parisienne du dĂ©but du XXe siĂšcle et entraĂźnant son fils lors de ses tournĂ©es triomphales dans la Russie tsariste le tsar Ă©tant mĂȘme le parrain de Sacha !. C’est d’ailleurs au vu de ses dispositions scolaires limitĂ©es que Lucien propulsera Sacha vers la scĂšne. C’était presque une question de vie ou de mort. Ne disait-il pas en effet de son fils, toujours en sixiĂšme Ă  dix-sept ans ! J’ai peur que tu ne te maries en sixiĂšme ! Et peut-ĂȘtre que tu meures en sixiĂšme ! » ? PĂšre et fils se brouilleront ensuite, pour une affaire de femmes bien entendu, le second ayant enlevĂ© l’une des conquĂȘtes du premier, avant de se rĂ©concilier en 1918. Nombreuses seront ensuite les piĂšces qui seront Ă©crites par le fils pour son pĂšre. Et, finalement, le fils restera fils aucun enfant ne naĂźtra de ses cinq mariages. L’auteur expliquera que c’est parce qu’il n’a pas eu d’enfant qu’il est toujours un fils ». C. Barbier nous semble plus convaincant lorsqu’il avance que c’est parce qu’il n’a jamais pu voulu ou su ĂȘtre quelqu’un d’autre que le fils de Lucien que Sacha n’a jamais eu d’enfant. Les femmes, le mariage, l’adultĂšre, la jalousie la grande affaire Pour Guitry, ces quatre termes, ces quatre aventures sont indissolublement liĂ©es aucune ne va sans l’autre et c’est la ronde qu’elles forment, l’histoire qu’elles brodent, qui constituent le cƓur et l’aliment du théùtre. Et le moins que l’on puisse dire est que Guitry traite tout cela avec une cruelle luciditĂ© ou une joviale cruautĂ©. Il l’est d’abord Ă  l’égard des femmes, crĂ©atures doublement malĂ©fiques, lorsqu’elles s’envolent et lorsqu’elles s’installent. Car les femmes, c’est le diable, elles y partent d’ailleurs souvent, et l’homme en est, pour un supplice auquel il ne sait ni renoncer ni totalement consentir, possĂ©dĂ©. C’est ainsi vainement qu’il fait montre de cruautĂ© envers son Ă©pouse en lui disant par exemple que son sommeil est ce qu’elle a de plus profond
 ou qu’il dĂ©plore la fĂącheuse institution du mariage Si la femme Ă©tait bonne, Dieu en aurait une » et encore, si le premier homme qui s’est mariĂ© ne savait pas », le deuxiĂšme en revanche est inexcusable ! ». Vainement car pour qu’il y ait adultĂšre et jalousie, qui sont le vĂ©ritable sel de l’existence – et du théùtre, il faut bien qu’il y ait eu, prĂ©alablement, mariage. La jalousie semble une constante, presque une essence, de la relation conjugale, au point que l’époux n’est pas jaloux parce qu’il est trompĂ© mais trompĂ© Ă  force d’avoir Ă©tĂ© jaloux et d’avoir en quelque sorte rĂ©clamĂ© la dissimulation et la tromperie. Preuve que, dĂšs qu’il est Ă  son affaire, Guitry n’est plus seulement lĂ©ger mais cherche Ă  analyser les sentiments il explique, dans La Jalousie, que le jaloux cherche moins la preuve de l’adultĂšre que la preuve de l’absence d’adultĂšre, c’est-Ă -dire la preuve nĂ©gative et donc la preuve impossible, et mĂȘme la preuve totalitaire » de l’innocence, soit le contraire du droit. Mais, finalement, si le mariage tient », c’est, paradoxalement, grĂące Ă  l’adultĂšre combien de femmes ont dĂ» tromper leur mari pour transformer en une sorte de dignitĂ© indiffĂ©rente et polie la haine qu’elles sentaient naĂźtre en elles ». Et mĂȘme, ajoute l’auteur Il y a des femmes dont l’infidĂ©litĂ© est le seul lien qui les attache encore Ă  leur mari ». Au fond, l’infidĂ©litĂ© est le parasite de la fidĂ©litĂ© comme le mal est le parasite du bien ?, sans laquelle elle n’existerait pas. Les femmes, le mariage, l’adultĂšre, la jalousie voilĂ  en tout cas la grande affaire de Guitry, qui apprĂ©hende le monde Ă  partir d’eux, au moins que tout en part et tout y revient, fĂ»t-ce au prix d’une simplification parfois difficile Ă  accepter. Évoquant la question juive » avec un reprĂ©sentant de l’autoritĂ© allemande durant l’occupation, Guitry dĂ©clare ainsi que la façon allemande de rĂ©soudre » cette question est absurde et a l’air d’ĂȘtre la vengeance d’un cocu
d’un homme qui aurait Ă©tĂ© cocufiĂ© par un Juif et qui se serait mis Ă  dĂ©tester la race juive tout entiĂšre ». On voit que, parfois, le sens politique et le sens du tragique font cruellement dĂ©faut Ă  l’auteur. Guitry et la politique mĂ©pris et dĂ©plorable aveuglement Guitry n’a, comme le souligne C. Barbier, absolument aucun sens politique, celui-ci ajoutant mĂȘme que pour celui-lĂ  Ă  l’extĂ©rieur de la chambre Ă  coucher, ce qui se passe n’a pas d’importance ». Et s’il ignore la politique, c’est qu’il ignore le peuple, ne connaissant, en homme de théùtre, que le public. La politique est pour lui, contrairement au théùtre, une distraction vulgaire. Rien d’étonnant donc Ă  ce que Guitry ait cru bon d’écrire un livre intitulĂ© De 1429 Ă  1942, ou de Jeanne d’Arc Ă  Philippe PĂ©tain, livre qui a eu le bon goĂ»t de paraĂźtre en 1944, soit au plus mauvais moment pour son auteur puisque la victoire des AlliĂ©s se dessinait dĂ©jĂ . D’ailleurs, le marĂ©chal en personne lui en avait dĂ©conseillĂ© le titre ! Guitry est, en politique, un grand naĂŻf et un coupable ? ignorant dressant un audacieux parallĂšle entre Jeanne d’Arc et le marĂ©chal PĂ©tain, il Ă©crit que la premiĂšre comme le second ont fait don de leur personne Ă  la France et qu’il y a ainsi une continuitĂ©, une filiation mĂȘme, de Celle qui l’a faite » la France Ă  Celui qui la tient tendrement dans ses bras ». Durant l’Occupation, Guitry ne fuira aucune des mondanitĂ©s organisĂ©es par le Reich Ă  Paris. Il n’est donc guĂšre Ă©tonnant qu’il ait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 23 aoĂ»t 1944 Ă  Paris, quelques jours avant que la capitale ne soit libĂ©rĂ©e. DĂ©tenu Ă  Paris puis Ă  Drancy et Fresnes, il fera soixante jours de prison mais sera surtout privĂ© de reprĂ©sentations théùtrales durant trois ans. Sa lĂ©gĂšretĂ© l’aura cette fois desservi. Mort de rire Avec la mort, la sienne et celle des autres, Sacha Guitry s’efforce d’ĂȘtre toujours aussi lĂ©ger. Il dit avoir dĂ©chirĂ© le testament qu’il venait d’écrire parce qu’il faisait tant d’heureux » qu’il en serait venu Ă  se tuer pour ne pas trop les faire attendre ». Dans la piĂšce drĂŽlement intitulĂ©e Le KWTZ on croirait l’imprononçable nom du Dieu de l’Ancien Testament, il donne tout aussi drĂŽlement la parole Ă  un homme qui, Ă  son enterrement, exige qu’un discours interminable, et en anglais, soit prononcĂ© sur sa tombe ». Mais, signe que chez Guitry la politique n’est pas une affaire sĂ©rieuse, on trouve ces rĂ©jouissantes anecdotes dans De 1429 Ă  1942, ou de Jeanne d’Arc Ă  Philippe PĂ©tain Forain mourait et son mĂ©decin l’examinait encore – Franchement, monsieur Forain, je vous trouve en bien meilleur Ă©tat qu’hier
 – Oui, en somme, conclut Forain, je meurs guĂ©ri. Vaugelas, illustre grammairien, Ă  l’instant de sa mort, put encore Ă©tablir deux rĂšgles de grammaire. Ayant dit – Je m’en vais
 Il se reprit – Ou je m’en vas
 Dans un murmure, il expliqua – L’un et l’autre se dit
 Puis, rendant le dernier soupir, il ajouta – Ou se disent. » Guitry, fuyant toujours, tel le bon juriste, la preuve nĂ©gative et dĂ©couvrant une voie quasi-pascalienne, veut enfin croire que Dieu pardonne aux humoristes si les tĂ©moignages accumulĂ©s de la prĂ©sence au Ciel du Divin CrĂ©ateur sont loin d’ĂȘtre probants
 la “preuve du contraire” est inimaginable
 Il faut laisser Ă  Dieu le bĂ©nĂ©fice du doute ». C’est pourquoi Guitry doute en Dieu ». FrĂ©dĂ©ric DIEU Christophe Barbier, Le Monde selon Sacha Guitry, Éditions Tallandier, 2018, 320 p., 19,90 €.

LucienGuitry est un comĂ©dien français, nĂ© Germain Lucien Guitry le 13 dĂ©cembre 1860 Ă  Paris 2 e [1], ville oĂč il est mort le 1 er juin 1925.. Il est considĂ©rĂ© comme le plus grand comĂ©dien de son Ă©poque, Ă©gal masculin de Sarah Bernhardt, avec laquelle il a jouĂ© rĂ©guliĂšrement ; il a créé des rĂŽles marquants qui lui ont valu des triomphes internationaux rĂ©pĂ©tĂ©s.

Text Notes References About the author Full text Tu as consacrĂ© toute ta vie Ă  ton mĂ©tier,T’y donnant tout fus un modĂšle exemplaire,N’ayant jamais connu qu’un maĂźtre le Public,Et n’ayant eu qu’un but lui Ă  Pierrot le Sublime, in Deburau, Sacha Guitry 1AprĂšs s’ĂȘtre plu Ă  dramatiser les biographies de personnages historiques, Sacha Guitry met en scĂšne la monographie de certaines professions il dĂ©bute par celle de l’acteur avec Deburau 1918 et Le ComĂ©dien 1921. Deux piĂšces, deux mises en abĂźme oĂč Guitry s’attache Ă  porter Ă  la scĂšne les coulisses du théùtre 1 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia, mars 1938 ; article dĂ©coupĂ© par Sacha Guitry et annotĂ© ... 1924 est l’annĂ©e des Six personnages en quĂȘte d’auteur et, sauf erreur, 1925 est celle de la ComĂ©die du bonheur d’Evreinov. Si Sacha Guitry nĂ©glige la mode, il n’en baigne pas moins, et c’est Ă  sa louange, dans l’air du temps1. 2 Propos de Sacha Guitry rapportĂ©s par Lucien Dubech, Le Matin, 22 janvier 1921. 3 Sacha Guitry, Deburau, in Théùtre et théùtre je t’adore, Paris, Omnibus, 2005, acte I, p. 6 ... 2Par la traversĂ©e des apparences et le redoublement de l’illusion, s’élabore une vision d’un mĂ©tier magnifique et terrible »2, fait de bonheurs autant que de sacrifices. Dans la premiĂšre de ces piĂšces, Jean-Gaspard Deburau, acteur pantomime sans passion, sans parole et presque sans visage, qui dit tout, exprime tout, se moque de tout »3 renonce Ă  ses amours en mĂȘme temps qu’à la scĂšne en faisant un adieu pathĂ©tique Ă  son public, une fois la vieillesse venue ; dans la seconde, le ComĂ©dien sacrifie pour le théùtre une passion amoureuse, la femme aimĂ©e n’étant pas Ă  la hauteur de son rĂŽle. Dans les deux cas, l’art semble un sacerdoce mais aussi un mĂ©tier dont il conviendrait d’exposer la rĂ©alitĂ© aux spectateurs. C’est d’ailleurs en ces termes que Roland DorgelĂšs salue la premiĂšre du ComĂ©dien dans La Lanterne 4 Roland DorgelĂšs, La Lanterne, 22 janvier 1921. Vous ne savez pas, en somme, ce que c’est que la vie d’un homme de théùtre ; vous connaissez le cƓur des personnages qu’il a jouĂ©s, mais pas le sien ; vous croyez connaĂźtre sa vie privĂ©e quand on ne vous a livrĂ© que sa lĂ©gende ; et vous ignorez aussi ce que reprĂ©sente de patients efforts, de travail obstinĂ©, d’intrigues, la mise en scĂšne d’une piĂšce. Eh bien, allez au ComĂ©dien, vous saurez tout cela4. 3Le temps ayant fait son Ɠuvre, nous connaissons dĂ©sormais le sort de ces piĂšces qui furent le prĂ©texte de nombreuses reprises. Deburau fut la piĂšce fĂ©tiche de Sacha Guitry elle fut l’occasion de la rĂ©conciliation avec son pĂšre aprĂšs une brouille de treize ans, et c’est sous les traits de Deburau que Guitry fit ses adieux Ă  la scĂšne le 13 dĂ©cembre 1953, Ă  Bruxelles. DĂšs 1918, Sacha Guitry avait donc imaginĂ© la piĂšce des adieux, toute son Ɠuvre semblant le conduire Ă  un destin prĂ©alablement fixĂ© par l’écriture l’art conditionnerait l’existence mĂȘme en la devançant. Parcours similaire pour Le ComĂ©dien, piĂšce créée en 1921 au théùtre Édouard VII avec Lucien Guitry dans le rĂŽle titre, et reprise au théùtre de la Madeleine en 1938 par Sacha Guitry, l’ñge imposant naturellement d’incarner, aprĂšs son pĂšre, le rĂŽle d’un artiste sur le retour. Reprises qui, tels des cycles, laissent vivre l’Ɠuvre en transformant son sens, les Ă©poques et les interprĂštes ayant forcĂ©ment changĂ©. De ce tremblement, dĂ©coule la sĂ©duction 5 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia. Lucien Guitry avait créé le rĂŽle du ComĂ©dien. Sacha Guitry le reprend aujourd’hui et s’y impose avec autant d’autoritĂ© que son pĂšre ; l’avouerai-je ? J’y prĂ©fĂšre Sacha Ă  Lucien. Sacha entre sans rĂ©serve dans le personnage ; son pĂšre y montrait je ne sais quel dĂ©tachement un peu supĂ©rieur, un je ne sais quoi qui semblait dire Je condescends ». À la derniĂšre scĂšne seulement, l’intensitĂ© de ses silences exprimait la douleur et la lutte intĂ©rieure du vieil amant sacrifiant son jeune amour Ă  son art Ă©ternel avec une force communicative qui n’est ni dans les moyens ni dans les goĂ»ts de Sacha5. Projet de buste de Lucien Guitry, par Sacha Guitry 4Ces reprises dĂ©clenchent Ă©galement des modifications d’importance, comme le signale Sacha Guitry 6 Sacha Guitry, document dactylographiĂ© enregistrĂ© par Radio-Luxembourg le samedi 16 fĂ©vrie ... À sa crĂ©ation, Le ComĂ©dien Ă©tait une comĂ©die en quatre actes. La piĂšce est, aujourd’hui, prĂ©cĂ©dĂ©e d’un prologue. Ce prologue est le dernier acte d’une comĂ©die en trois actes – d’une fausse comĂ©die, si j’ose ainsi dire. Il existait, ce prologue, mais j’avais prĂ©fĂ©rĂ© le supprimer Ă  la reprĂ©sentation, car il semblait ĂȘtre la parodie, le pastiche d’un Ă©crivain dramatique qui vivait encore en 1921. Cet Ă©crivain n’est plus – et la crainte que je pouvais avoir de le dĂ©sobliger jadis n’ayant plus sa raison d’ĂȘtre Ă  prĂ©sent, nous jouerons pour la premiĂšre fois ce prologue, jeudi. [
] Pourtant, un mot encore que les personnes qui, Ă  la crĂ©ation, ont vu mon pĂšre dans le rĂŽle que je vais jouer me fassent la grĂące de rester sur leur impression6. 7 Le comĂ©dien et son musĂ©e », ComƓdia, janvier 1921. Cf. infra, Le musĂ©e du comĂ©d ... 5Quelles fonctions accorder Ă  ces reprises et variantes ? Inscrivant le théùtre – art de l’éphĂ©mĂšre – dans un continuum temporel, elles en appellent Ă  la mĂ©moire pour combattre l’oubli Sacha Guitry invite le spectateur Ă  la nostalgie en lui proposant de visiter le musĂ©e dĂ©diĂ© aux comĂ©diens pendant les entractes de la reprĂ©sentation, la robe de Sarah Bernhardt dans PhĂšdre, la couronne de Talma dans NĂ©ron, la collection de cannes de Lucien Guitry dans ses principaux rĂŽles Ă©tant quelques-unes des meilleures attractions7. D’oĂč la rĂ©action de Lucien Dubech dans Le Matin 8 Lucien Dubech, Le Matin, 1921, BnF, Fonds Guitry. La gloire des acteurs est Ă©clatante mais elle est viagĂšre. Quand nous voyons ces vieux acteurs se cramponner Ă  leurs rĂŽles et Ă  leur culture moyenne sur les grands comĂ©diens du passĂ©, c’est Ă  peine si quelques noms surnagent d’une mer aussi indiffĂ©rente que le LĂ©thĂ© pour toute l’AntiquitĂ© Roscius, puis plus rien jusqu’aux acteurs qui eurent la chance de rencontrer Racine ou MoliĂšre [
] Plus prĂšs de nous, en un siĂšcle, trois ou quatre noms Lekain, Clairon, Lecouvreur, Favart [
]. Au XIXe siĂšcle, Talma, Rachel, Mars LemaĂźtre, encore un ou deux, mais qui sait ce qu’ont Ă©tĂ© les comĂ©diens illustres de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente ? [
] Lucien Guitry peut bien reprĂ©senter Ă  notre Ă©poque le ComĂ©dien, comme Talma fut Ă  la sienne le TragĂ©dien8. 9 Le ComĂ©dien, film de 1948 ; Deburau, film de 1951. 10 Fragments notamment tirĂ©s de Si j’ai bonne mĂ©moire », Mon Portrait », Portraits et an ... 6Notons enfin les adaptations cinĂ©matographiques des deux Ɠuvres9, la mise en scĂšne engendrant sa propre relativitĂ© en entrant dans un jeu de traductions en boucle. DĂšs les premiĂšres images du ComĂ©dien, on est frappĂ© d’entendre des fragments tirĂ©s des notes et souvenirs de Sacha Guitry10 Ă  la place du prologue – pastiche d’un mĂ©lodrame – prĂ©vu pour le théùtre. Au lieu de cette critique d’un théùtre de convention sensible pour les seuls amateurs de théùtre, l’action dĂ©cline le portrait du pĂšre apparaissant dans ses rĂŽles les plus cĂ©lĂšbres, l’évocation construisant, sous des dehors lĂ©gers et sĂ©duisants, une petite thĂ©orie de l’art de l’acteur 11 Sacha Guitry, Théùtre
, t. II, p. 27-28. Le mĂ©tier de comĂ©dien est-il un mĂ©tier comme un autre ? Les comĂ©diens sont-ils des hommes comme les autres ? Eh bien, tout compte fait, non11. 12 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, acte III, p. 950. 13 C’est le cas de Lucien Guitry dans Le ComĂ©dien. 14 C’est le cas de Deburau. 7La premiĂšre diffĂ©rence tient au fait que si les autres prennent des mĂ©tiers, c’est le mĂ©tier qui prend le comĂ©dien »12. La biographie de l’acteur tĂ©moigne ensuite de sa prĂ©destination Ă©lĂšve mĂ©diocre13 ou honte de la troupe » d’un cirque ambulant14, l’enfant montre en revanche un intĂ©rĂȘt passionnĂ© pour la lecture ou la communication silencieuse, le travers initial se muant avec le temps en qualitĂ© incontestable. Vient ensuite le moment de la reconnaissance, la prĂ©disposition Ă©tant rĂ©vĂ©lĂ©e par un maĂźtre ou par le public, l’essentiel Ă©tant de se frotter Ă  la scĂšne sans refuser d’emprunter des chemins de traverse le ComĂ©dien dĂ©cline une offre de la ComĂ©die-Française et part neuf ans pour la Russie oĂč il fait applaudir le théùtre français ; le chagrin d’enfance de Deburau se transforme en gestuelle expressive. Dans les deux cas, le refus de tout acadĂ©misme renforce le talent artistique. Le comĂ©dien est d’abord un rebelle aux ordres de la famille et de la sociĂ©tĂ©, car il s’agit d’une vocation plus que d’un apprentissage 15 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
, p. 27-28. C’est un mĂ©tier pour lequel il faut ĂȘtre douĂ© ; on ne peut pas devenir un bon comĂ©dien Ă  force de travail, d’intelligence et de volontĂ©. On peut jouer la comĂ©die sans aucun don, mais on la joue mal. On fait mal semblant. Or, savoir faire semblant, cela ne s’apprend pas15. 8Si Deburau, rĂ©pondant ainsi Ă  l’insistance de son fils Charles, consent finalement Ă  lui donner une leçon de pantomime, c’est qu’il croit seulement aux vertus de l’hĂ©rĂ©ditĂ©, le fils remplaçant le pĂšre sans effacer son nom. Tous les acteurs du théùtre du Funambule veulent assister Ă  la derniĂšre classe du maĂźtre qui dĂ©livre les secrets de son art en ces termes il faut avoir le trac pour ĂȘtre artiste, jusqu’au moment de la loge ; puis masquer sa peur face au public. En scĂšne, le comĂ©dien doit ĂȘtre lĂ©ger, simple, charmant, jamais vulgaire, pas trop intelligent, c’est inutile. Il doit se souvenir 16 Sacha Guitry, Deburau , in Théùtre
, acte III, p. 688. que les professeurs sont tous mauvais et, quand on est douĂ©, qu’ils sont des criminels, car ils n’enseigneront jamais, hĂ©las ! que leurs dĂ©fauts. Tous les gestes sont bons quand ils sont naturels, ceux qu’on apprend sont toujours faux16. Dans Le MĂ©tier de comĂ©dien, Sacha Guitry rajoute 17 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
 Le comĂ©dien est un homme dont la fonction naturelle est d’ĂȘtre un autre homme pendant quatre heures, tous les jours. Jouer la comĂ©die, c’est mentir avec l’intention de tromper, c’est crĂ©er l’illusion d’une quantitĂ©, d’une infinitĂ© de sentiments divers qu’on n’éprouve pas et qu’il convient pourtant de faire partager17. 9Dans ces textes, Sacha Guitry se rĂ©fĂšre directement aux thĂ©ories de Diderot, les techniques de jeu visant Ă  exercer un effet sur la perception du spectateur sans identification de la part de l’acteur ni avec le caractĂšre du personnage ni avec la logique du comportement liĂ© Ă  son rĂŽle. C’est donc au spectateur qu’il revient de vivre l’action, l’acteur lui imposant, par sa technique, une relation d’identification. Car le public est l’ultime visĂ©e de l’acteur authentique qui doit se sacrifier Ă  son attente pour lui procurer du plaisir, dĂ»t-il lui-mĂȘme en souffrir. Tel est, en effet, le sens des paroles de Deburau lors de sa derniĂšre classe 18 Sacha Guitry, Deburau, acte IV, p. 693. Adore ton mĂ©tier, c’est le plus beau du monde ![
] Fais rire le public, dissipe son ennui,Et, s’il te mĂ©prise et t’oublieSitĂŽt qu’il a passĂ© la porte,Va, laisse-le, ça ne fait rien,On se souvientToujours si mal de ceux qui vous ont fait du bien18 ! 10C’est au docteur qu’il revient finalement de faire le panĂ©gyrique du mĂ©tier, l’un reconnaissant Ă  l’autre sa capacitĂ© Ă  soigner le public 19 Ibid., acte III, p. 678-679. Le docteur Et je respecte volontiersCeux-lĂ  qui font mĂ©tierDe distraire les autresEt de les amuser. [
] Celui qui fait sourire est un grand bienfaiteur !Il peut ce que jamais n’a pu faire un a sur nous un avantageIl peut, sans le vouloir, sans ĂȘtre intelligent,Il peut rendre le goĂ»t de la vie Ă  des gens19 ! 11De la mĂȘme façon, le ComĂ©dien s’interroge sur le public qui donne sens Ă  son mĂ©tier. S’il a l’occasion de parler Ă  douze cents personnes tous les soirs, comment lui rendre service » ? Faudrait-il, Ă  l’instar des naturalistes, lui dĂ©peindre les misĂšres de la vie ? 20 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte I, p. 910-911. Le comĂ©dien Pas du tout, justement. [
] Il ne suffit pas de montrer ce qui est laid, il faut aussi montrer ce qui est Beau ! Le Bonheur, l’Amour, la Gloire, la SantĂ©, la Peinture
 tout ce qui est beau et tout ce qui est accessible. [
] Savez-vous ce qu’est le public ? [
] C’est notre pays20. 12Le rĂŽle de l’acteur n’est donc qu’un outil, sa fonction vĂ©ritable Ă©tant d’instaurer un dialogue avec le public c’est ainsi qu’il doit contribuer, par-delĂ  les masques de son personnage, Ă  l’édification esthĂ©tique et morale des spectateurs. De la sorte, les comĂ©dies se font actes de foi. Si Guitry ne renonce Ă  aucune des observations comiques que le thĂšme lui offre – le directeur et l’argent, le comĂ©dien et sa vanitĂ©, la jalousie de ses partenaires –, le sujet mĂȘme de ses piĂšces est l’analyse des raisons profondes qui font qu’un comĂ©dien est un comĂ©dien, mais aussi de ce qu’il pourrait ĂȘtre si l’on admettait sa mission sociale. Son amour, dirait Guitry. * * * 13Le comĂ©dien est avant tout un analyste de l’amour. Mais il existe deux sortes d’amour l’amour apparent et somme toute superficiel, celui du ComĂ©dien pour Jacqueline Maillard par exemple, jeune femme qui se trompe en croyant aimer celui qu’elle admire sur les planches du théùtre, ou de Deburau pour Marie Duplessis, la Dame au CamĂ©lia. Et l’amour vĂ©ritable, inextinguible parce que dĂ©sincarnĂ© et idĂ©el celui de l’acteur pour le public. Dans les deux piĂšces, Deburau et le ComĂ©dien doivent renoncer aux amours trompeuses comme aux rĂȘves narcissiques pour devenir personne, c’est-Ă -dire tout le monde. S’il est alors impossible de faire la part du rĂŽle et de l’artiste, Sacha Guitry s’abĂźmant dans les ombres fantomatiques de Deburau ou du ComĂ©dien, c’est que le théùtre est sa vie comme sa vie est son théùtre. À ce prix seulement, le mensonge que suppose tout rĂŽle sera parachevĂ© car menĂ© Ă  ce point extrĂȘme oĂč l’acteur s’annule pour faire vivre un autre en lui-mĂȘme, pour l’amour du public. * * * 14Sacha Guitry a sans doute eu l’intuition de l’esthĂ©tique contemporaine de l’autofiction le premier, il renonce Ă  la notion d’emploi alors en vigueur dans le théùtre de boulevard, Ă  ces 21 Classification de Maurice Rostand pour auditions possibles, in ComƓdia, 22 janvier 1921, Bn ... grands premiers comiques, grands premiers rĂŽles, jeunes premiers et premiers rĂŽles, amoureux et amoureuses, confidents et manteaux, raisonneurs ou duettistes21 qui occupent les scĂšnes françaises de l’époque, pour imposer sa seule prĂ©sence 22 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte II, p. 933. Le comĂ©dien Savez-vous ce qu’est un artiste ? Un artiste, c’est un comĂ©dien qui n’a pas d’emploi dĂ©fini. [
] Un artiste n’a pas d’ñge
 il joue les vieillards quand il est jeune et les Ă©phĂšbes quand il est trop vieux pour jouer les hommes mĂ»rs22. 15Si le mĂ©tier de comĂ©dien est, selon les dires de Guitry, magnifique et terrible », c’est qu’il abolit dĂ©finitivement la notion d’intimitĂ©. DĂšs lors, tout ce qui est vĂ©cu par le comĂ©dien deviendra matĂ©riau pour la scĂšne, la vie se recyclant inĂ©vitablement dans l’art. Deburau est une part de l’enfance de Guitry, moment initiatique oĂč se joue de façon encore inconsciente le destin du futur homme de théùtre 23 Sacha Guitry, Cinquante ans d’occupations, p. 326-327. C’est Ă  Saint-PĂ©tersbourg, en 1890, que j’ai jouĂ© la comĂ©die pour la premiĂšre fois. JouĂ© n’est pas tout Ă  fait exact. En vĂ©ritĂ©, j’ai figurĂ© dans une pantomime en un acte que mon pĂšre avait faite en collaboration avec un grand comĂ©dien russe qui se nommait Davidof. Cette pantomime fut créée au Palais ImpĂ©rial, devant Alexandre III. Mon pĂšre y jouait le rĂŽle de Pierrot. Moi, j’étais Pierrot fils. [
] Lorsque, aprĂšs une interminable sĂ©paration de treize annĂ©es, mon pĂšre vint me voir jouer pour la premiĂšre fois, c’était au Vaudeville, et je jouais Deburau. Vingt-huit ans s’étaient Ă©coulĂ©s depuis l’époque de mes dĂ©buts Ă  Saint-PĂ©tersbourg – et je puis dire, en somme, qu’il ne m’avait pas vu jouer depuis le jour oĂč cette photographie avait Ă©tĂ© prise. Vingt-huit annĂ©es, et il me retrouvait en Pierrot ! Mais, ce jour-lĂ , c’était moi qui jouais le rĂŽle du pĂšre23. 16De mĂȘme, l’intrigue du ComĂ©dien est tout entiĂšre inspirĂ©e d’une lettre de Talma que Guitry conserve comme un document prĂ©cieux Je possĂšde une lettre de Talma des plus intĂ©ressantes. [
] L’actrice qui jouait avec lui Ă  Bruxelles ne pouvant pas l’accompagner de ville en ville, le directeur demandait Ă  Talma d’accepter une certaine demoiselle Bellanger, propre Ă  la remplacer dans les principaux rĂŽles fĂ©minins de son rĂ©pertoire. Mlle Bellanger n’avait pas de talent, et Talma le savait. Il aurait pu fort bien ne pas s’en soucier. Il aurait pu fort bien penser Moi seul, et c’est assez », ainsi que trop de grands acteurs le pensent et le disent. Talma n’était point de ceux-lĂ . Il Ă©crivit au directeur 24 Sacha Guitry, Du grand danger de ceux qui remplacent les autres », in Théùtre
, p ... Mon cher Ami,J’accepte volontiers votre proposition, et c’est avec plaisir que j’irai jouer tant Ă  Anvers qu’à LiĂšge et qu’à Namur, ainsi qu’à Charleroi. Mais je vais ĂȘtre irrĂ©ductible quant au choix que vous avez fait de Mlle Bellanger. C’est une personne ravissante, mais dont le jeu, hĂ©las ! est superficiel. Je vous prie instamment de ne pas me l’imposer pour jouer avec moi, car [
] cela me fatiguerait Ă©tĂ© en effet demander Ă  Talma d’interprĂ©ter deux rĂŽles, ce qui n’eĂ»t point manquĂ© de le fatiguer24. 25 Antoine, Un grand portrait d’acteur », chronique hebdomadaire de L’Information, 1921. 17Les pilotis de l’Ɠuvre sont restituĂ©s au grĂ© de notes fragmentaires concernant les souvenirs de Guitry ; la biographie Ă©tant constituĂ©e de scĂšnes Ă©minemment théùtrales, l’art sert d’abord Ă  lire sa propre vie ; toute piĂšce prend alors l’allure d’une confidence personnelle », comme le disait Antoine Ă  propos du ComĂ©dien25, la rĂ©alitĂ© de l’existence menant Ă  l’esquisse du portrait universel de l’acteur. * * * 26 Voir, par exemple, Ă  ce sujet, la critique de Pierre Mille, dans La Renaissance, fĂ© ... 27 Pornographie provisoire », ComƓdia, fĂ©vrier 1921. 18On a souvent reprochĂ© Ă  Guitry de se mettre » dans ses ouvrages26, certains allant jusqu’à parler de pornographie provisoire », le ComĂ©dien cĂ©dant aux avances d’une jeune Ă©tourdie sous le regard bienveillant de son oncle, triste reprĂ©sentant de notre morale finissante, de notre morale passive »27, d’autres saluant cette incorporation inĂ©dite de l’homme et de l’Ɠuvre. Il semblerait plutĂŽt que le prĂ©tendu narcissisme de Guitry soit un malentendu, l’artiste sacrifiant son ego dans la pratique du théùtre et se travestissant toujours pour s’engloutir et se perdre dans la multiplication des rĂŽles. Si la thĂ©matique de la surface et des profondeurs engendre une incessante dialectique dans l’Ɠuvre de Guitry – les coulisses enseignant plus que la scĂšne et les masques plus que la rĂ©alitĂ© – c’est que l’acteur, forcĂ©ment rebelle aux rĂšgles habituelles du monde, masque sa tristesse d’une mĂ©lancolique Ă©lĂ©gance. Sans rĂŽle et sans amour, l’acteur n’est plus personne telle est la premiĂšre leçon de Deburau et du ComĂ©dien. Mais c’est sans doute que, pour ĂȘtre un grand artiste, il fallait dĂ©jĂ  n’ĂȘtre rien. D’oĂč la nostalgie du ComĂ©dien aprĂšs la derniĂšre, sorte de condamnation au vide aprĂšs l’illusion du masque 28 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien », in Théùtre
, acte I, p. 908. L’habilleuseVous aimez ça, vous regarder dans la glace, hein ?Le comĂ©dienCe n’est pas moi que je regarde
 ce sont les autres !L’habilleuseQuels autres ?Le comĂ©dienCeux que je joue
L’habilleuseOui, mais comme celui-lĂ , vous ne le jouerez plus
Le comĂ©dienJustement, je lui dis Adieu28. 19En conclusion, il semblerait que la traversĂ©e des apparences, si souvent symbolisĂ©e par des scĂšnes de vanitĂ© face au miroir dans l’Ɠuvre de Guitry, soit l’illusion suprĂȘme Ă  laquelle le bon acteur aurait renoncĂ© n’étant rien que les autres, sous le masque, il s’adresse Ă  la communautĂ© des hommes en traitant lĂ©gĂšrement de sujets sĂ©rieux. Avec Lucien Guitry et Yvonne Printemps Top of page Notes 1 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia, mars 1938 ; article dĂ©coupĂ© par Sacha Guitry et annotĂ© par ses soins de la sorte VoilĂ  une critique qui me paraĂźt assez indĂ©pendante », archives Guitry, BnF. 2 Propos de Sacha Guitry rapportĂ©s par Lucien Dubech, Le Matin, 22 janvier 1921. 3 Sacha Guitry, Deburau, in Théùtre et théùtre je t’adore, Paris, Omnibus, 2005, acte I, p. 612. 4 Roland DorgelĂšs, La Lanterne, 22 janvier 1921. 5 Benjamin CrĂ©mieux, ComƓdia. 6 Sacha Guitry, document dactylographiĂ© enregistrĂ© par Radio-Luxembourg le samedi 16 fĂ©vrier 1938, BnF, Fonds Guitry. 7 Le comĂ©dien et son musĂ©e », ComƓdia, janvier 1921. Cf. infra, Le musĂ©e du comĂ©dien ». 8 Lucien Dubech, Le Matin, 1921, BnF, Fonds Guitry. 9 Le ComĂ©dien, film de 1948 ; Deburau, film de 1951. 10 Fragments notamment tirĂ©s de Si j’ai bonne mĂ©moire », Mon Portrait », Portraits et anecdotes », dans Cinquante ans d’occupations. 11 Sacha Guitry, Théùtre
, t. II, p. 27-28. 12 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, acte III, p. 950. 13 C’est le cas de Lucien Guitry dans Le ComĂ©dien. 14 C’est le cas de Deburau. 15 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
, p. 27-28. 16 Sacha Guitry, Deburau , in Théùtre
, acte III, p. 688. 17 Sacha Guitry, Le MĂ©tier de comĂ©dien », in Théùtre
 18 Sacha Guitry, Deburau, acte IV, p. 693. 19 Ibid., acte III, p. 678-679. 20 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte I, p. 910-911. 21 Classification de Maurice Rostand pour auditions possibles, in ComƓdia, 22 janvier 1921, BnF, Fonds Guitry. 22 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien, in Théùtre
, acte II, p. 933. 23 Sacha Guitry, Cinquante ans d’occupations, p. 326-327. 24 Sacha Guitry, Du grand danger de ceux qui remplacent les autres », in Théùtre
, p. 55-56. 25 Antoine, Un grand portrait d’acteur », chronique hebdomadaire de L’Information, 1921. 26 Voir, par exemple, Ă  ce sujet, la critique de Pierre Mille, dans La Renaissance, fĂ©vrier 1921. 27 Pornographie provisoire », ComƓdia, fĂ©vrier 1921. 28 Sacha Guitry, Le ComĂ©dien », in Théùtre
, acte I, p. of page References Bibliographical reference Sophie Lucet, “Portrait de l’artiste en rebelle Le ComĂ©dien, Deburau”, Double jeu, 3 2006, 123-134. Electronic reference Sophie Lucet, “Portrait de l’artiste en rebelle Le ComĂ©dien, Deburau”, Double jeu [Online], 3 2006, Online since 06 July 2018, connection on 27 August 2022. URL DOI of page About the author Sophie LucetMaĂźtre de confĂ©rences en Études thĂ©atrales Ă  l’universitĂ© de Caen this author Published in Double jeu, 1 2003 Entretien avec Philippe CaubĂšre Published in Double jeu, 1 2003 Entretien avec ValĂ©rie DrĂ©ville Published in Double jeu, 1 2003 Quelqu’un va venir, de Jon Fosse Published in Double jeu, 6 2009 Top of page
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Curieux de nature, Bertrand est toujours Ă  l’affut du moindre petit scoop. PassionnĂ© par le football, il n’est jamais bien loin du ballon rond et de toutes les actualitĂ©s qui en dĂ©coulent. Toutefois, l’évĂšnementiel du showbiz ou de la politique fait Ă©galement partie de ses recherches journalistiques privilĂ©giĂ©es. DĂ©cĂ©dĂ© en 2004 des suites d'un cancer du cĂŽlon, Sacha Distel aura souffert dans les derniĂšres annĂ©es de sa vie. Plus jeune, il avait dĂ©jĂ  rencontrĂ© des problĂšmes de santĂ© importants. Laurent et Julien ont acceptĂ© d'Ă©voquer ce sujet dans les colonnes du magazine "Ici Paris" en novembre 2021. Sacha Distel est dĂ©cĂ©dĂ© il y a 18 ans jour pour jour d'un cancer du cĂŽlon. Le cĂ©lĂšbre interprĂšte de "La belle vie", aura connu la gloire en tant que chanteur et guitariste dans les annĂ©es 60. Il aura Ă©galement vĂ©cu de belles histoires romantiques avec Juliette GrĂ©co, Brigitte Bardot ou encore Jeanne Moreau, avant de trouver l'amour et fonder une famille avec Francine BrĂ©aud, ex-championne de ski. En revanche, sa santĂ© lui aura souvent jouĂ© des tours . "Il a eu un cancer de la thyroĂŻde au milieu des annĂ©es 1970, suivi d'une opĂ©ration des cordes vocales. Pour un chanteur, c'Ă©tait dur " rĂ©vĂ©lait son fils Julien en novembre 2021 dans les colonnes d'Ici Paris, venu tĂ©moigner des soucis de santĂ© de son pĂšre avec son frĂšre Laurent. "Il a eu un mĂ©lanome de la peau, dont le pourcentage de guĂ©rison n'est que de 2%. Il a fait des chimios, et s'en est sorti. Ensuite, les mĂ©decins lui ont diagnostiquĂ© un cancer du cĂŽlon, trop tard" rajoute Julien. Cette derniĂšre pathologie aura malheureusement Ă©tĂ© fatale Ă  l'artiste. "On est optimistes" Ses deux enfants ont Ă©galement confiĂ© au magazine avoir hĂ©ritĂ© de certains traits de la personnalitĂ© de leur papa, visibles dans leur quotidien. "On est optimistes, ça vient aussi de notre mĂšre ! Sacha Ă©tait trĂšs sensible mais savait dire les choses. Moi aussi. Et je veux pouvoir me demander le jour oĂč je vais partir "Est-ce que j'ai eu la belle vie ?" J'ai une vie trĂšs agrĂ©able, j'ai eu une enfance joyeuse, j'avance, la vie est courte !" ont-il expliquĂ©. Les deux frĂšres n'ont pas eu le mĂȘme parcours de vie. Laurent a rĂ©vĂ©lĂ© avoir appris la mĂ©canique chez un prĂ©parateur de voitures, avant de travailler pour le Paris-Dakar course de rallye, ndlr et dans l'Ă©quipe de recherche et dĂ©veloppement du programme 905 dont Le Mans. De son cĂŽtĂ©, Julien, aprĂšs avoir travaillĂ© dans le sponsoring sportif, s'est lancĂ© dans l'immobilier, et plus prĂ©cisĂ©ment dans la location de chalets et d'appartements de luxe. Aucun d'entre eux n'aura donc hĂ©ritĂ© de la fibre artistique de leur papa... Mais comme le dit si bien le proverbe "Il faut de tout pour faire un monde" ! Abonnez-vous Ă  Purepeople sur facebook LepĂšre, c’était Lucien, le fils, c’était Sacha. Sang de __ : insulte dans le monde de Harry Potter. Il peut ĂȘtre de transport, de caisse ou gagnant. Facebook. Twitter. Google+. Pinterest. ← CodyCross Cirque Groupe 85 Grille 2 CodyCross Cirque Groupe 85 Grille 4 →. Laisser un commentaire Annuler la rĂ©ponse. Votre adresse de messagerie ne sera pas publiĂ©e. Les champs obligatoires
PubliĂ© le 05/10/2007 Ă  0600, Mis Ă  jour le 22/10/2007 Ă  1000 Anonyme, Sacha Guitry lisant. Nice, 1929. LDD SACHA GUITRY prenait la plume comme d'autres respirent fenĂȘtre grande ouverte le matin, avec facilitĂ©. Il a Ă©crit cent vingt-cinq piĂšces. Des grandes, qui sont devenues des classiques, comme Mon pĂšre ... SACHA GUITRY prenait la plume comme d'autres respirent fenĂȘtre grande ouverte le matin, avec facilitĂ©. Il a Ă©crit cent vingt-cinq piĂšces. Des grandes, qui sont devenues des classiques, comme Mon pĂšre avait raison, des courtes, qui filent comme le vent, Une paire de gifles par exemple, toutes nĂ©es de la plume d'un auteur vif et malin. Il Ă©vite le solennel et donne l'impression d'aisance, de bonheur. On se demande quelquefois ce qu'est le talent. C'est pourtant bien simple. C'est la chose la plus facile au monde », Ă©crivait Paul LĂ©autaud en parlant de cette facilitĂ© chĂšre Ă  Guitry. Pour ses dĂ©tracteurs, cependant, nul doute que son théùtre disparaĂźtrait avec l'acteur Guitry, tant l'un n'allait pas sans l'autre. On l'a longtemps cru. C'Ă©tait faux. De Claude Rich Faisons un rĂȘve, en 1986 Ă  Pierre Arditi Le Mari, la Femme et l'Amant, en 1998, de Jean-Pierre Marielle Le Nouveau Testament, en 2000 Ă  Michel Piccoli La Jalousie, en 2002, chacun, avec son allure, sa sensibilitĂ© si diffĂ©rentes, a donnĂ© Ă  entendre le rythme, la clartĂ©, l'esprit d'un auteur qui Ă©crit en se jouant et donne Ă  chaque acteur de quoi s' Claude Brasseur, par exemple. A priori, avec son physique rĂąblĂ©, solide, terrien, l'interprĂšte Ă  l'Ă©cran de flics corrompus ou d'indics mal dans leur peau est trĂšs Ă©loignĂ© de l'univers policĂ©, un brin mondain, cher Ă  Guitry. Qu'importe. Il impose son style et prouve qu'en modernisant le phrasĂ©, en s'emparant du personnage comme s'il Ă©tait sur un plateau de cinĂ©ma, il donne Ă  l'auteur une rondeur, une jovialitĂ©, un rien de gouaille, autant de facettes inattendues mais qui se fondent sans mal. Écrire vite, Ă©crire bien, Ă©crire pour l'acteur quel qu'il soit, c'est le cadeau du ciel de Guitry au théùtre. Le public suit comme un seul homme les aventures de Brasseur pĂšre et fils dans Mon pĂšre avait raison, mis en scĂšne par Bernard Murat. Cerise sur le gĂąteau, ChloĂ© Lambert rĂ©volutionne la scĂšne de Loulou, cette petite cousette qui vient en cachette de son amant, raconter toute sa vie au papa et lui conseiller en douce de courtiser sa meilleure amie... La scĂšne pourrait ĂȘtre convenue. Elle est irrĂ©sistible tant Lambert, dont le charme espiĂšgle fait merveille, et Brasseur, excellent, donnent toutes les couleurs de ce texte qui agit comme une coupe de champagne. Dieu, que ça pĂ©tille ! C'est futile, peut-ĂȘtre, mais ça fait du Murat, qui aime le théùtre de Sacha Guitry, prolonge l'aventure en mettant en scĂšne sur la mĂȘme scĂšne d'Édouard-VII Ă  19 heures quatre courtes piĂšces de jeunesse, Un type dans le genre de NapolĂ©on, Une paire de gifles, L'École du mensonge, Une lettre bien tapĂ©e , avec notamment Martin Lamotte. L'acteur fait son miel de ce théùtre inspirĂ© des meilleurs esprits de son temps, Jules Renard, Capus, Tristan Bernard... que frĂ©quentait Lucien Guitry, amis de jeunesse de Sacha. L'art de la conversationMartin Lamotte, comĂ©dien expĂ©rimentĂ©, orfĂšvre de la mauvaise foi, y excelle. J'avais une idĂ©e assez fausse de ce théùtre, reconnaĂźt-il. Je croyais qu'il Ă©tait vieillot,fait de bons mots. C'est un théùtre jeune, actuel, universel car basĂ© sur les situations. Je me rĂ©gale. » Cette sĂ©duction qui doit beaucoup Ă  l'art de la conversation, offre aux acteurs des moments irrĂ©sistibles. Florence Pernel, parfaite fine mouche, entortille autour de son petit doigt son benĂȘt d'amant qui se prend pour NapolĂ©on... MĂȘme bonheur de jeu et d'Ă©criture avec Jean-Laurent Cochet qui joue et met en scĂšne Aux deux colombes Ă  la PĂ©piniĂšre OpĂ©ra voir nos Ă©ditions du 1er septembre. Jean Piat de son cĂŽtĂ© sacrifie depuis longtemps au culte de Guitry. Il reprend son spectacle De Sacha Ă  Guitry, fin octobre, Ă  la ComĂ©die des Champs-ÉlysĂ©es 19 heures. On peut y entendre des perles comme douze heures de lit ne valeront jamais six heures de sommeil». Enfin une jeune troupe s'est installĂ©e au Théùtre de Nesle avec Sacha Guitry l'enchanteur, spectacle rĂ©unissant Le KWTZ, des extraits de Deburau, des petits bijoux qui traitent du théùtre et de l'amour, les deux attributs princiers de Sacha le magnifique.
NĂ©de pĂšre inconnu, Marcel Lucien Edouard Ducros est nĂ© le 21 septembre 1888 Ă  Toulouse en France il porte le nom de sa mĂšre Camille Julie Ducros. Sa mĂšre une parisienne se marie le 23 mai 1891 avec Jules Étienne Barou et lĂ©gitime le petit Marcel Lucien qui s'appelle dorĂ©navant Barou. Ses parents sont commerçants, une voie toute tracĂ©e pour le gamin de reprendre le La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre G Les solutions ✅ pour LE PÈRE, C'ÉTAIT LUCIEN, LE FILS, C'ÉTAIT SACHA de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "LE PÈRE, C'ÉTAIT LUCIEN, LE FILS, C'ÉTAIT SACHA" 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires

LĂ©tĂ© suivant, le 29 juin 1951 sort Ă  Paris le film que Sacha Guitry a tirĂ© de sa piĂšce. À la rĂ©alisation, Sacha Guitry s’entoure de deux assistants. Le premier est François Gir, que l’on a l’habitude de voir sur de trĂšs nombreux films de Sacha Guitry. Il est le fils de la comĂ©dienne Jeanne-Fugier-Gyr, que l’on voit aussi souvent dans les mĂȘmes films. Le second assistant

Programme de la rĂ©trospective Dino Risi Le Klaxon du fanfaron est un texte de Marc-Édouard Nabe, publiĂ© dans le programme de la CinĂ©mathĂšque française, en mars 2003, Ă  l’occasion de la rĂ©trospective Dino Risi. — C’était une fĂȘte quand mon pĂšre m’emmenait voir un film italien, comme si nous allions au musĂ©e admirer un tableau de la Renaissance, sauf que lĂ , les tableaux n’étaient pas encore secs et qu’ils faisaient rire. La grande Ă©poque de la comĂ©die italienne m’a toujours rap­pelĂ© celle du quattrocento une bousculade de gĂ©nies pendant un temps donnĂ©, et puis plus rien. Au seul nom de Dino Risi, ce sont des flashs hilarants qui me revien­nent. Tous ses films sont avant tout des scĂšnes restĂ©es dans ma mĂ©moire comme si j’y avais assistĂ© en vrai... Sexe fou, Moi la femme, Les Monstres... Un mari est tellement plongĂ© dans sa tĂ©lĂ© qu’il ne s’aperçoit pas que sa femme couche avec son amant dans la piĂšce d’à cĂŽtĂ©... Un plouc s’amourache d’un travesti qui se trouve ĂȘtre son frĂšre... Un men­diant, pour ne pas perdre l’infirmitĂ© rentable de son compĂšre aveugle, ne lui dit pas qu’il pourrait guĂ©rir... Un ancien boxeur va en convaincre un autre qui s’était rangĂ© de remonter sur le ring celui-ci se retrouvera sur un fauteuil roulant, en train d’applaudir les cerf-volants sur la plage... Sono contento ! » Ça, des monstres ? Lorsqu’on est confrontĂ© plus tard aux vraies mons­truositĂ©s de la sociĂ©tĂ© de dĂ©composition, on se rend compte que les monstres de Risi sont des anges ! Sans scrupules devant la pauvretĂ©, la maladie, la vieillesse, les enfants, les femmes, les vieillards, et bien sĂ»r l’Église, la Police et la Justice, ils ont surtout une grĂące que ceux de la rĂ©alitĂ© » semblent se vanter pathĂ©tiquement d’ĂȘtre dĂ©pourvus. Il faut dire aussi qu’on rencontre rarement des escrocs, des menteurs et des tricheurs de la trempe de Vittorio Gassman, Alberto Sordi, Nino Manfredi, et Ugo Tognazzi ! Que serait Dino Risi sans ses quatre acteurs ? Ils en font des tonnes, mais ces tonnes ne pĂšsent rien. Quand j’avais seize ans, chaque apparition d’un de ces gĂ©ants sur un Ă©cran de cinĂ©ma Ă©tait un renforcement de ma joie de vivre. Voir Manfredi tomber amoureux d’une poule, ou Monica Vitti faire les yeux doux Ă  des hommes qui ne voient pas qu’elle est aveugle n’a pas Ă©tĂ© sans influence sur mon goĂ»t du mauvais goĂ»t. Ces sketches scabreux furent mes contes de fĂ©e. Je les racontais Ă  mon tour Ă  qui ne voulait pas les entendre. Le cinĂ©ma de Risi est grinçant, car on entend, de la salle, les rouages mal huilĂ©s des sentiments des protagonistes. Les hommes sont peut-ĂȘtre des monstres, mais les femmes sont des bombes. Mufles et pin-ups ! J’ai vĂ©cu ma pubertĂ© avec trois femmes Laura Antonelli, Agostina Belli et Ornella Muti... Comment souffrir ensuite ? Quand il quitte le conte cruel, Dino Risi se lance dans l’odyssĂ©e minable. Chaque Ă©popĂ©e est celle d’un humiliĂ© le petit journaliste d’Une vie difficile, le petit coiffeur de Fais-moi trĂšs mal mais couvre-moi de baisers ou le petit poissonnier de la CarriĂšre d'une femme de chambre sont des pĂ©quenots jaloux larguĂ©s par une stronza sexy qu'ils sont prĂȘts Ă  tout pour retrouver dans les cloaques de la sociĂ©tĂ©. Ils ont l’air complĂštement inconscients de ce qu’ils provoquent et se laissent bouffer par les circons­tances malencontreuses. Plus ils essaient d’arranger les choses, plus ça s’aggrave. Leur nature change au fur et Ă  mesure de leur voyage au pays du cynisme ambiant. Le timide devient goujat, l’idĂ©aliste combinard, le pathĂ©tique antipathique et vice versa... Les situations abracadabrantes ne se dĂ©nouent que par une ironie du sort, pour ne pas dire du sordide. Sordi, fils faux-cul, accompagne sa mĂšre Ă  l’asile en lui faisant croire Ă  une promenade champĂȘtre et l’abandonne aux infirmiĂšres Traitez-la comme une reine ! ». Manfredi finit par faire cocu un sourd-muet avant de lui rendre involontairement l’ouĂŻe et la parole grĂące Ă  une tentative ratĂ©e d’assassinat. C’est Tognazzi qui joue l’infirme aussitĂŽt guĂ©ri, et croyant Ă  un miracle, il entre dans les ordres pour faire voeu de silence ! ... Gass­man, accusĂ© en mal d’alibi, fait interner son vieux pĂšre qui refusait de se fendre d’un faux tĂ©moignage en sa faveur... ComĂ©dien cocaĂŻnomane, fasciste flamboyant, prophĂšte mĂ©diatique, archevĂȘque coquet ou riche automobiliste prenant des jeunes en stop pour mieux les insulter Gassman est tous les hommes. En aveugle outrageusement Ă  l’aise dans Parfum de femme un des cinq, six chefs-d’Ɠuvre de Risi, il est sublimement odieux. Et mĂȘme si on faisait semblant, le temps d’un texte, de l’ou­blier dans Le Fanfaron, on ne pourrait pas ĂŽter de ses tympans le son du Klaxon de la Lancia dĂ©capotable qu’il conduit Ă  toute berzingue sur les routes Ă©blouissantes de soleil de l’Italie de l’ñge d’or. Grandiose Gassman ! Dans Cher papa, il est un homme d’affaires salaud, mĂ©prisant, offensant. II terrorise tout le monde ses associĂ©s, sa famille, son personnel. Et trĂšs vite, on s’aperçoit que son entourage ne vaut pas mieux sa femme suicidaire, sa maĂźtresse intĂ©ressĂ©e, son majordome roublard, sa fille bouddhiste qui lui crache dessus, et surtout son fils. Petit bourgeois rĂ©voltĂ© », il traĂźne avec ses copains gauchistes dont le pĂšre apprend, en feuilletant rĂ©guliĂšrement son journal intime, qu’ils prĂ©parent un attentat contre un grand ponte infect du capitalisme dont le nom commence par un P »... P » comme papa », bien sĂ»r... C’est lors d’un voyage Ă  l’étranger que le cher papa se fait tirer dessus. Il revient Ă  Rome paralysĂ©, et volontairement muet, sans doute parce qu’il vaut mieux ĂȘtre muet que d’entendre tout ce que les pourris osent dire de lui. À la fin, le fils retrouve son pĂšre. Enfin, ils peuvent pleurer ensemble en silence ils se sont compris. C’est tout ce qu’ils avaient besoin d’ĂȘtre l’un Ă  l’autre indispensables. Le fils ne demandait qu’à pousser le fauteuil roulant de son pĂšre dĂ©truit, et le pĂšre ne demandait qu’à ĂȘtre poussĂ©, dĂ©truit, par son fils. Cher papa est un des plus durs Risi. Tous les dĂ©tails psychologiques sont oppressants par leur cruautĂ©. Les hippies baffrant, le gourou Ă©picurien, le psy croyant, la mondaine pute, le pĂšre plouc... Chaque per­sonnage est verrouillĂ© dans son Ă©goĂŻsme, et il n’a mĂȘme pas le droit d’en souffrir pour qu’on le plaigne. Aucune belle personne » chez Risi, tous sont de laides personnes »... Plus grand chose de rigolo Ă  peine le hold-up, vu comme une formalitĂ© bancaire, arrache-t-il un Ă©clat de rire. Le reste est sombre comme la vie, sombre comme la vĂ©ritĂ©. Rapt Ă  l’italienne est finalement l’histoire de la dĂ©chĂ©ance d’un con. Sa descente aux enfers n’est pas celle qu’on croit c’est dans les cercles infernaux de sa propre mĂ©diocritĂ© qu’il descend, Rapt Ă  l'Italienne, non plus, n’est pas un film comique. Risible, non ; risien », si. Des terroristes gauchistes ont pris en otage Mastroianni, un bourgeois industriel, et sa maĂźtresse. Ils fuient sous le regard ignoble des camĂ©ras de tĂ©lĂ©. Le cynisme est partout du cĂŽtĂ© des mĂ©dias, bien sĂ»r, et de la police, mais aussi dans la famille riche du raptĂ© du pĂšre au fils, en passant par la femme qui rechigne Ă  donner la rançon. Sans oublier les ravisseurs dont le gros chef finira par se taper la ravissante maĂźtresse de l’otage, ravie ! Tout est lĂ  pour qu’on prenne en pitiĂ©, sinon en considé­ration, la victime » qui multiplie les bourdes, mais c’est impossible, Mastroianni est non seulement trop bĂȘte, mais trop lĂąche, et de plus en plus, tout au long du film. Rapt Ă  l’italienne est finalement l’histoire de la dĂ©chĂ©ance d’un con. Sa descente aux enfers n’est pas celle qu’on croit c’est dans les cercles infernaux de sa propre mĂ©diocritĂ© qu’il descend, jusqu’à se faire canarder au milieu de ses kidnappeurs par des flics dĂ©guisĂ©s en curĂ©s accompagnant un faux enterrement ! Sauf que lui, personne ne le regarde, personne ne le photographie, il finit recroquevillĂ© contre une voiture, comme un fƓtus mort, encore plus minus que lorsqu’il vivait dans l’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale... Plus on avance, moins il y a de choses drĂŽles dans les films de Dino Risi. Ses acteurs comiques tournent au poignant. La plus violente confrontation entre deux de ses monstres a lieu dix ans aprĂšs La Marche sur Rome, dans Au nom du peuple italien. Tognazzi est un petit juge zĂ©lĂ© incorruptible acharnĂ©, et Gassman un infect spĂ©culateur accusĂ© du meurtre d’une call-girl. Risi a donnĂ© lĂ  son Crime et ChĂątiment mĂȘme rapports ambigus entre les deux protagonistes qu’entre Raskolnikov et Porphyre chez DostoĂŻevski. Sur la plage sous la pluie, Gassman tombe dans le piĂšge de Tognazzi inventant, pour le confondre, de faux souvenirs d’enfance communs. ConvoquĂ© en plein bal masquĂ©, le capitaliste arrive dĂ©guisĂ© en centurion de pacotille dans le bureau du magistrat et dĂ©ploie un langage quasi-dalinien. Le ridicule bien rĂ©el de la situation annonce d’ailleurs l’hallucination finale du juge qui voit un Gassman aux cents visages se multiplier parmi les supporters enflammĂ©s d’un match de foot. Un rĂ©alisateur normal français, par exemple, une fois le spectateur ayant compris que l’industriel n’avait pas commis le meurtre, aurait Ă  coup sĂ»r donnĂ© un sursaut de morale au juge qui, s’apercevant qu’il devenait fou, aurait choisi de blanchir le non coupable. Ici, c’est le contraire Tognazzi hĂ©site, puis brĂ»le le journal intime de la victime qui prouvait l’innocence de Gassman. Son intĂ©gritĂ© se dĂ©sintĂšgre le fantasme de justice est plus fort que la vĂ©ritĂ©. Dans tous ces films, les fantasmes seront de plus en plus visibles. Âmes perdues, Dernier amour, Valse d’amour les titres des moins connus le soulignent. Risi fait ça trĂšs bien il accroche soudain aux regards songeurs de ses personnages des plans qui leur Ă©chappent. Ce ne sont pas des flash-backs, mais des absences prĂ©monitoires... La grande morbiditĂ© est dĂ©chirante. L’un des derniers Risi est ce FantĂŽme d’amour que j’ai vu dix fois au moins. CrĂ©pusculairement parfait. Avec la clarinette de Benny Goodman en prime... Ce film me bouleverse, je ne sais presque pas pourquoi. On est loin des poules, des trains, et autres monstres... Le monstre ici, c’est l’amour qui fait ressusciter les morts... II faut le voir en version française, parce que les acteurs se dou­blent eux-mĂȘmes, avec leur accent. Romy Schneider va bientĂŽt mourir, Mastroianni est de plus en plus voĂ»tĂ© ils sont splendides et comme perdus dans cette histoire qui les dĂ©passe un homme retrouve par hasard son grand amour d’il y a vingt ans, mais c’est devenu une petite vieille mĂ©connaissable, laide et malade Romy, grimĂ©e, magnifique. Il la revoit ensuite, belle et fragile, croit la voir se noyer sous ses yeux, veut la revoir. Tout est dans les visions de l’homme hallucinĂ© par son amour mort. Un fantĂŽme de femme miraculĂ©e par le dĂ©sir intact... Puissance du souve­nir qui par bouffĂ©es peut ramener la vie dans le prĂ©sent crevĂ© ! Le para­noĂŻaque dĂ©pressif a raison de la perdre pour ne plus la quitter, jamais. II n’aura plus peur d’avancer dans le brouillard de Pavie. II n’aura plus peur d’ĂȘtre hantĂ© par celle qui ne sera plus. Il n’aura plus peur de rien. C’est vachement bien comme on disait dans les annĂ©es 70 de revoir les films de Dino Risi tournĂ©s Ă  la fin du siĂšcle dernier, car ils ne parlent que de ce qui prĂ©occupe le dĂ©but de ce siĂšcle-ci la peur. Pas seulement celle du terrorisme, parfaitement compris, mais celle qui suinte de toutes les Ăąmes. Tout le monde a peur en 2003. Quand les films de Dino Risi sont sortis, ceux qui les comprenaient riaient jaune. Aujourd’hui, ils feront pleurer noir ceux qui vont les dĂ©couvrir. v mMarc-Édouard Nabe Livres Au rĂ©gal des vermines 1985 Zigzags 1986 Chacun mes goĂ»ts 1986 L’Âme de Billie Holiday 1986 Le Bonheur 1988 La Marseillaise 1989 Nabe’s Dream 1991 Rideau 1992 Visage de Turc en pleurs 1992 L’Âge du Christ 1992 Petits Riens sur presque tout 1992 Nuage 1993 Tohu-Bohu 1993 Lucette 1995 Inch’Allah 1996 Je suis mort 1998 Oui 1998 Non 1998 Loin des fleurs 1998 et autres contes 1999 Coups d’épĂ©e dans l’eau 1999 Kamikaze 2000 Une lueur d’espoir 2001 Alain Zannini 2002 Printemps de feu 2003 J’enfonce le clou 2004 Le Vingt-septiĂšme Livre 2009 L’Homme qui arrĂȘta d’écrire 2010 L’EnculĂ© 2011 Les Porcs, tome 1 2017 Aux Rats des pĂąquerettes 2019 Les Porcs, tome 2 2020 Presse L’ÉternitĂ© 1997 La VĂ©ritĂ© 2003 - 2004 Patience 2014 - ... Nabe’s News 2017 - ... Tracts Zidane la racaille 24 juillet 2006 Les Pieds-blancs 24 octobre 2006 Et Littell niqua Angot 23 novembre 2006 ReprĂ©sente-toi 1er mars 2007 La Bombe de DamoclĂšs 31 octobre 2007 Le ridicule tue 15 avril 2008 Sauver SinĂ© 20 septembre 2008 Enfin nĂšgre ! 20 janvier 2009 Textes non repris en volume La jambe 1986 Le courage de la fraĂźcheur 1996 La jungle de Bernstein 1997 Les tournesols de Dovjenko printemps 2000 Celui qui a dit merdre mai 2000 Mon meilleur ami juin 2000 Anthony Braxton Ă  l’instant mĂȘme juillet 2000 La mort de Polac automne 2000 L’athlĂšte de la larme 2001 Le Klaxon du fanfaron mars 2003 Le flou Baumann octobre 2003 Glauque Story novembre 2003 Je ne faisais pas bander Chanal novembre 2003 En 2003, le cinĂ©ma est mort dĂ©cembre 2003 L’Oiseau de Dieu mars 2005 Le temps de voir et d’aimer Sirk octobre 2005 Le HuitiĂšme ciel dĂ©cembre 2005 Le vingt-septiĂšme Chorus juillet 2006 Pastorius Ă  mort septembre 2007 Le cauchemar Duvivier mars 2010 L’Eunuque raide printemps 2014 Sur Nabe L’Affaire Zannini 2003 Morceaux choisis 2006 Personnages Georges Ibrahim Abdallah Albert Algoud François Angelier Christine Angot Thierry Ardisson Paco Balabanov Bernard Barrault Jean-Dominique Bauby Guy Bedos Nicolas Bedos FrĂ©dĂ©ric Beigbeder Georges-Marc Benamou Pierre BĂ©nichou Jackie Berroyer Jean-Paul Bertrand Patrick Besson Paul-Éric Blanrue François Boisrond Laurent Bosc GĂ©rard Bourgadier Anthony Braxton Lisa Bresner Renaud Camus Bertrand Cantat Carlos Catsap RenĂ© Caumer François Cavanna Pierre Chanal Jacques Chancel Professeur Choron Kenny Clarke Pierre ClĂ©menti Thomas Codaccioni Daniel Cohn-Bendit Lucien Combelle Marc Dachy Maurice G. 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le pÚre c était lucien le fils c était sacha